Les étudiants de RACE ESSEC valorisent le patrimoine automobile français

19.2.2018

RACE ESSEC a organisé le 6 février son traditionnel salon de l’Automobile, au sein de l’école. A travers cet évènement annuel, l’association étudiante souhaite faire perdurer le savoir-faire automobile à la française. Un engagement à l’image des valeurs enseignées à l’ESSEC.

Un texte écrit par Alexandre DEL VALLE, étudiant de l’ESSEC et président de Race ESSEC, Théophile Münch et Joseph Meysselle, étudiants de l’ESSEC et organisateurs du Salon de l’Automobile

L’association étudiante RACE ESSEC organisait mardi dernier la 18ème édition du Salon de l’Automobile de l’ESSEC sur le campus de Cergy. Ce fut l’occasion de réunir collectionneurs et « aficionados » de voitures anciennes, et tout particulièrement les membres du Club du Chevron et Anciennes du Parc Régional du Vexin qui nous font confiance chaque année. Nous avons été marqués par leurs expériences et leurs témoignages, qui mettent en exergue un dépérissement du patrimoine et du savoir-faire automobile français.

Le propriétaire d’une magnifique Grégoire Torpedo de 1914, après avoir bravé la neige et le froid dans cette voiture sans fenêtres, confiait à l’un des membres de RACE son inquiétude : « L’Etat n’aide pas les collectionneurs de voitures, qui sauvegardent pourtant une partie du patrimoine français. Au même titre que des monuments historiques peuvent être subventionnés, la restauration de vieilles mécaniques pourrait faire l’objet d’une attention plus poussée».

Après la guerre, le déclin

A l’aube du XXème siècle, plus d’une centaine de marques françaises voient le jour : Delahaye-Delage (1894), Renault (1898), Automobiles Grégoire (1902), Bugatti (1910), Amilcar (1921)... Le savoir-faire français, mis en lumière par ses luxueuses automobiles, est reconnu dans le monde entier. Mais au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la France a quasiment perdu toute sa capacité de production et de nombreuses marques de luxe sont en déclin et finissent par disparaitre : Delahaye-Delage, Talbot-Lago, Hotchkiss… Des centaines d’emplois sont supprimés avec la fermeture des usines franciliennes de ces groupes : c’est tout un savoir-faire qui tend à s’éteindre.

Le savoir-faire français dépérit à nouveau suite aux mouvements de délocalisations industrielles enclenchés à la fin du XXème siècle. Aujourd’hui, trois marques représentent la quasi-totalité des ventes de voitures françaises : Renault, Peugeot et Citroën. Si ces derniers ont su rebondir en s’alliant pour le premier avec le constructeur NISSAN et que Peugeot rachète Citroën en 1976, les marques luxueuses et pionnières d’antan tombent dans l’oubli.

Le retour en force des « classiques »

Toutefois, force est de constater que les grands constructeurs automobiles ont conscience de leur patrimoine et s’en servent dans leurs stratégies actuelles. En témoigne le lancement de la nouvelle Alpine A110 dont nous discutions avec le propriétaire du magnifique modèle de 1976, présent au Salon. Il se disait très satisfait du design fidèle à la marque de la nouvelle création de Renault. La DS emblématique de Citroën, nommée « plus belle voiture de tous les temps » par le magazine britannique Classic & Sports Car, a également trouvé un écho dans les nouveaux modèles DS lancés par Groupe PSA.

Mais l’art de la mécanique et de la préservation des voitures d’autrefois se perd, et ce pour le plus grand malheur des amoureux de l’automobile. Les passionnés de restauration de véhicules anciens, porte-étendards de ce patrimoine immense, ont aujourd’hui du mal à recruter des apprentis. Les collectionneurs se démènent pour trouver des pièces afin d’entretenir et rénover leurs véhicules, qui se font de plus en plus rares suite à l’inéluctable usure du temps. Redonner vie à des voitures d’exception, voilà le savoir-faire qu’il faut préserver.

Une pièce de collection que nous avions la chance de pouvoir présenter au Salon de l’Automobile illustre bien le message que nous souhaitons véhiculer : un magnifique vélo à rétropédalage Retrodirect Manufrance de 1935. En effet, ce vélo montre bien une chose : pédaler en arrière peut faire avancer. Regarder en arrière, peut faire aller de l’avant.

La transmission de ce patrimoine, un enjeu important

Nous espérons faire prendre conscience, aux jeunes en particulier, que les fleurons de l’automobile constituent un patrimoine à proprement parler. Un patrimoine que l’on se doit d’entretenir et de transmettre. Un patrimoine riche, dont la France peut être fière et qu’il serait malheureux de perdre.

A notre échelle, à travers notre Salon de l’Automobile, nous voulons promouvoir cet art noble qu’est la préservation des voitures de collection. Promouvoir l’amour de l’ancienne, des « rétros », des belles mécaniques et, qui sait, faire du profane en automobile un « pro-fan » : un pro car il sait entretenir et rénover, un fan car on en devient vite passionné... Quelque part, être pionnier comme on nous l’enseigne à l’ESSEC, c’est protéger ce dont nous avons hérité pour avancer sans peur que tout soit oublié.

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